Dans ses bras frêles elle le tenait fermement, telle une mère affolée
Éperdue d'amour, elle le maintenait dans le clos de son lit
Le baisant des pieds à la tête pour que tout de lui soit aimé
Et qu'ainsi, de se délier de son étreinte il n'ait point l'envie
Et si l'avait-elle encore davantage chéri ?
Embrassé, caressé, écouté, toutes les nuits
Et si avait-elle tout refoulé et souri ?
À chaque parole futile, puérile, acerbe, simplement rit.
Inévitablement, il aurait fini par se réveiller
Séduit par un bruit de pas à la fenêtre,
Saturé des caresses, gorgé d'un désir de fuir
Un ennui dans l'oeil, un dédain jusqu'à l'os des touchers de son amante
Pareil à une proie embusquée par le délire d'autrui
Se débattant, se démenant pour lui échapper
Tel un chat qu'on a trop caressé
Il s'échappe, surprise, elle ne le rattrape pas
Déjà il s'est retourné, sans un regard, sans une caresse à son égard
Fuyant, bête traquée dont la vie en dépend
Immobile, les bras ballants, la femme défaille
Une ombre s'étend sur elle et l'opprime par un voile sur sa bouche
Puis la déchire de spasmes acérés
La voûte se fissure, s'effondre, étouffe et écrase la chose recroquevillée
Et la forme dans le clos de son lit offre une dernière pensée
À l'ombre qui l'avale
Les caresses d'une simple femme sont bien futiles
Pour l'homme qui se retourne et découvre par la fenêtre la vie