Tant qu'il y aura du pain et des jeux en abondance
et que déborderont de nos gosiers enflammés l'agonie et les blasphèmes orgueilleux
Tant que les planètes et les satellites ne se seront pas correctement alignés,
que la disette et la famine ne feront dépérir la moisson et assécher nos organes
Tant que la racine de notre pensée sera fertile
et que nous pourrons impunément côtoyer l'idée d'un Dieu
Tant qu'il y aura des hommes qui croiront en être
et qu'il y aura des femmes pour conforter leurs illusions
Que les éclipses ne feront que passer, l'aurore bercée d'Iphigénie
et les crépuscules qui viennent nous border
Tant que le bourdonnement de l'aliénation ne jouera sa fantaisie magistrale
qu'en sourdine, perdus au creux de nos rêves
Tant qu'il y aura de l'or
Des Banques,
Fort Knox
et des petits princes grassouillets
pour chasser le renard
Alors, mon ventre fera du feu
et mes doigts tremblants,
envahis par la fièvre
devront vibrer