Je crève ce soir devant mon impuissance à vivre au-delà d'un souvenir ou d'une espérance.
Ma vie est un échec , parce que je ne suis jamais parvenu à la dépasser. Je suis en train de subir un monde autour de moi sans pouvoir m'affirmer.
Ou simplement, m'échapper.
Dans mes mains, je ne trouve que la vérité des autres, la certitudes des autres , la joie et l'angoisse des autres . Et la volonté qu'ils ont de me les imposer. Rien qui me soit propre, rien qui me soit familier.
Où sont les roses noires que je m'étais follement imaginées, dans des jardins si secrets que j'étais seul à m'y promener ?
Où sont mes cathédrales , mes bateaux fous dans les airs ?
Je ne sais plus si c'étaient des bateaux, ou des oiseaux . Qu'importe après tout.
Puisqu'ils n'ont jamais existé.
Ma seule vérité propre est mon incapacité d'être moi-même.
Comme si, venu d'ailleurs, il me fallait apprendre à mourir ici.
Chaque instant qui passe me rapproche de cette fatalité. Et m'éloigne d'un rêve insensé que j'avais apporté comme le témoignage d'une autre vie possible.