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La lune et le soleil

Mpata,  le 11.06.2013


La lune est tellement laide, chienne et si vieille.
Ridée à faire vomir, elle porte en elle des blessures dégoulinantes sur ce qui reste de son armure.
Amochie au fil des siècles et des millénaires, regardez-là : fade et banale.
On la voit, mais qui la regarde encore?
Il fut un temps pourtant, où les rayons de mercure venaient caresser sa beauté écarlate
Il fut une époque où mars terrifiait le monde et plus encore, juste pour être le premier à embrasser sa coupe
Il fut une ère, où le soleil... l'enveloppait d'une imparfaite mais si chaleureuse puissance
En ces temps, la lune ne connaissait ni la peur, ni l'hésitation
et son sourire mesquin, hautain, habitait le coin de ses lèvres
Elle était cette peste assurée d'être à jamais, le doux satellite du plus brulant des astres.
Entourée de milliers d'étoiles, éblouie par leur fugace lumière ,
elle gouttait la vie comme un nouveau né crie au monde.
elle était si belle, si pleine. Ma lune.
Jusqu'au triste soir où... l'espace se scinda en deux .
Un tsunami d'émotions, un volcan de panique pénétra les tréfonds de son âme.
Elle vacilla.
On murmurait par ci par là, que Le soleil se faufilait dans les orbites de Jupiter
Une étoile filante avait reflété la lumière du plus brulant des astres,
jusqu'à l'aurore boréale, on pouvait lire , les moindre détails de ce drame.
Quelqu'un osa ricaner, les hyènes poursuivirent, et dans leur pupille,
l'image fragmentée de la lune venait s'y noyer...
Elle fut bousculée, torturée : à peine le quart de son âme.
Eclipsée, humiliée, elle se glissa dans le noir du cosmos
s'occupant de sa tendre terre, et comme un halo flamboyant sur notre sphère,
elle règne austère... amère.
Elle, si sure, si ambitieuse, sans doute jamais naissant
n'aurait jamais pu s'imaginer qu'un jour une brulure éreinterait sa poitrine
Elle n'aurait jamais pu concevoir que Jupiter et toutes les étoiles, lui écraseraient son premier cratère si profondément.

Et cet astre qui a brillé en son zénith, incroyable et fier, enflammé de doux mystères,
la détruire si vicieusement...
La lune n'avait qu'un seul et unique choix pour espérer s'extirper du trou noir ;
tordre tout lien avec le vortex de ses émotions et passions
détruire l'amour, subir l'ennui
qu'il aille en jour
et qu'elle reste en nuit
et que plus jamais ils ne se retrouvent, ne se frôlent, ne se croisent.
Pour ne plus qu'aucun des deux ne saignent,
pour qu'elle puisse, dans l'immensité de l'univers ,
tourner le dos au jour, et vivre suspendue au manteau céleste nocturne.
Il lui arrive, avant l'entrée en une nouvelle ère, de rappeler à la terre, sa nostalgie
d'un temps passé ancestral, incrusté dans nos entrailles
où elle et le soleil ne faisait qu'un
c'est la nouvelle lune, qui orne le soleil de sa couronne, et l'enrobe à son tour
de sa noirceur... plongeant les océans et les continents dans une nuit furtive.
Et le soleil ne dit jamais rien, il la laisse le toucher, se plongeant pour quelques instants
dans les gouffres d'un amour qui fut tellement sincère, mais à jamais passé.
pour que les arbres comprennent pourquoi ils doivent perdre leurs feuilles, et recommencer
pour que les serpents sachent pourquoi ils muent et laissent pourrir sur la terre leur ancienne peau et avancer

Pour que nous voyons nos cratères et nos cicatrices,
et qu'au delà de leurs laideurs apparentes
nous sentions la beauté millénaire qu'elles illustrent.

La lune et sa marée haute, la lune est sa marée basse...
Pour que nous acceptions de tourner le dos au zenith, et vivre de lumière,
protégeant notre terre... sans plus jamais réussir à réunir
la lune et le soleil...

Et pourtant sur cette foutue terre, des vies, des sourires, des guerres et des fortunes se sont écoulées sans jamais savoir
que plus jamais on ne verra réuni
la lune et le soleil...

au passé déjà bien passé, à la nostalgie qu'il nous faut déposer, au futur qui nous effraie...

Et pourtant sur cette foutue terre, des vies, des sourires, des guerres et des fortunes se sont écoulées sans jamais savoir
que plus jamais on ne verra réuni
la lune et le soleil...

 

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