Prouver à la communauté qu'il est enfin homme,
Face à ce père qui le somme,
De ne point se dérober,
Face à son évaluation de virilité,
Imposé par des siècles de tradition,
Et qui donne au garçon la masculine onction.
Le coeur bat,
Le corps se débat,
Collé à celui de l'adversaire,
Qui cherche la faille nécessaire,
Pour triompher afin de se faire attacher,
Les beaux pagnes qui servent de lauriers.
Mais lui ne veut pas s'étaler à terre,
Mordre la poussière,
Devant tous ces sourires féminins qu'il a convoités,
Les regards ironiques prêts à se moquer,
C'est pourquoi il faut sortir vainqueur,
Afin de connaître les honneurs.
Le souffle s'estompe,
L'adversaire guette le coup de pompe,
Le relâchement coupable,
La faiblesse exploitable,
Et place la vicieuse attaque,
Dont on ressent la défaite comme une claque.
Jeu de pieds griffonnant la rouge terre,
Soulevant l'ocre poussière,
Déstabilisant,
Le corps vacillant,
Qui heureusement enclenche le plan de défense,
Connu d’avance.
Enfin l'adversaire s'étale vaincu,
Par cette ruse bienvenue,
Qui lui permet de bomber le torse,
D'être fier du nouveau statut qu'il endosse,
Celui de viril adulte,
Qui pour ses futures noces exulte.