Changer au nom de l'art, un atome de ton être
Serait même pour Rodin trahir le modèle,
D'une beauté rêvée dans les dédales de l'envie,
Mais jamais égalée sur l'autel du génie.
Aveuglé par la blancheur d'un sourire radieux,
Je titube dans les allées de l'amour pieux,
Où paillettes illuminent les pauvres d'âmes,
Laissant aux simples de coeur les os infâmes,
D'un bonheur solitaire pour unique compagne.
Jaloux d'Hippocrate qui t'a pris dans ses bras,
Je fais serment à voix basse de t'aimer tout bas,
De chérir à jamais les précieux souvenirs,
Que même les plus riches ne pourraient s'offrir.
L'image d'un être adulé tous les soirs,
Et élevé au panthéon des déesses noires,
Tourmente sans cesse l'amoureux platonique,
Qui n'a que faire de sa destinée tragique.
Je t'ai offert la richesse du Nirvana,
Mais comme offrande tu veux celle du Katanga.
Alors chassé au bûcher des gens honnêtes,
Je brule d'envie de déclarer à tue-tête,
L'amour incandescent qui refuse de mourir,
Faute d'avoir trouvé les mots pour te dire:
Je t'aime.