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"Souffres-tu, grand-mère ?"
«Lorsque tu brises le Silence, ma fille,
Excuse-toi d'abord auprès de lui."
"De miel, je fends tes paroles en espérant
Que tu n'en seras que plus sucrée».
"Maintenant, parle à mon tympan qui t'est sourd.
Comprends-moi, à force de malentendus,
Je suis devenue malentendante.
Regarde mon oeil qui ne te voit plus
D'avoir tant pleuré ton absence, ma fille,
Et écoute ce que la courbe de mon dos a à te conter...»
Au mur, mes ancêtres
Sur moi penchés,
Sourient au secret
En passe d'être livré:
«J'ai baisé tes pieds alors qu'ils se dirigeaient vers une autre contrée,
Balayé le sol foulé pour n'en garder que les empreintes de retour;
J'ai prié pour que la rumeur de ta visite se répande au plus vite."
Alors que nous avions embrassé l'exil,
Tenté de calmer la faim de nos ventres criants
Emplis de certitudes, nous avions fait fausse route.
La misère n'avait pas brisé ses os;
C'est sous le poids de notre exil qu'ils avaient plié.
"Ma fille, on n'a qu'un seul dos.
Regarde, je ne souffre pas. "
Ne fléchir que face à l'Amour,
Mon exil le lui avait appris.