Je me tiens droite face à toi
Les talons calés dans mes sables mouvants
Les tripes creusées
Le coeur calé sous mes poumons gonflés
J'ai appris à me tenir fière face à toi
La tête haute prête à sentir le vent tourner
Je suis prête à absorber la puissance de ta charge
Sous les cris de la foule sans parti
J'évite un coup sur trois
Mais m'assure de la chirurgie du prochain
Arrive l'ultime charge
Celle au cours de laquelle un de nous deux doit tomber
Persuadée d'en sortir vainqueur
Un coup de corne me déchire le ventre
Ecrasée sur le sol
Je tends la main vers le museau luisant de la bête noire
Qui disparait sous mes doigts
C'est alors que tes yeux brillants de désolation
M'offrent le reflet d'une arène vide de mon adversaire
Où seul un admirateur m'applaudit debout.
Mon orgueil.