Vous lisez
Les illusions déçues...
Je me souviens, dès mon plus jeune âge, des montagnes d'Espagne, de ces étendues primitives et la liberté pour unique compagne.De cette audace qui germait en moi comme un printemps, de cette soif de vivre qui nourrissait mon coeur de Castillan.Une folle envie d'exister comme un nomade, sans attache et prêt à affronter toutes les brimades... La main tendue non pour implorer mais pour offrir, ma vie, mon âme, à celle qui voudrait bien la saisir.
Je me souviens de tous ces orangers en fleur, de la blancheur de leur pétales aux senteurs venues d'ailleurs.Du doux baiser qu'une brise parfumée déposait sur ma joue lorsque, l'esprit en paix, je déambulais sous les chaleurs du mois août.
Je rêvais d'apprendre le verbe aimer dans le regard d'une image aux yeux couleur d'ébène, de m'initier au goût sucré du fruit défendu auprès de celle que la passion déchaîne.Je voyais ses mains maladroites me parcourir avec tendresse et mes doigts hésitants l'effleurer avec délicatesse.
J'étais si jeune...je ne savais pas encore que l'on pouvait être aimé sans concession, sans voir la souffrance de celui qu'on étouffe par peur de l’abandon...le priver de liberté...
Les baisers, les premiers, sont ceux qui nous laissent un goût sucré et nous donnent la volonté de continuer... le temps devrait s'arrêter là pour ne plus laisser la place à toutes ces faiblesses qui coupent les ailes aux hirondelles...
Mais aujourd'hui que reste-t-il de ces instants d'insouciance où l'on regardait l'avenir avec négligence,de ces moments où l'amour occupait tout notre espace,où pour les yeux d'un Cygne blanc nous avancions avec audace.Pourquoi avons nous déserté toutes nos promesses,tout ces rêves inassouvis qui désormais nous blessent.Que reste-t-il de ce regard qui bouleversa nos vingt ans,de ce sourire ,de ces mots tendres qui arrêtaient le temps.Où sont passés tous ces paysages que nous imaginions parcourir,toutes ces illusions et ces espoirs que nous voyons périr.Pourquoi avons nous oublié la tendresse d'une caresse ,la douceur d'une main et d'une séparation sa détresse.Que reste-t-il de tous ces voeux offerts aux étoiles...évaporés ,ils ont quitté nos vies à grand-voile...