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Paraît que Fanette a eu dix-huit ans
Et qu’elle est si jolie
Que déjà le père attend
Celui qui lui prendra sa fille
Faut que les bêtes mangent
Que le blé soit rentré
Dans trois peut-être deux dimanches
J’irai la trouver
Si j’ai le temps
Chasser d’un revers la sueur du front
Et en plein midi se recourber
Pour guider la faux de la moisson
Qui couche en rythme les gerbes dorées
Saison dont je connais le feu
Sans répit et sans pitié
Ni d’ombrage accueillant où tu peux,
Tityre, aller t’étirer
Désolé mais je ne suis pas d’humeur
A siffler le refrain d’une pastorale
Pour mon malheur je n’ai rien du bucolique idéal
Qui reste des heures
Allongé les mains dans la nuque sous les étoiles
Si peu de temps