Vous lisez
Puisqu’il faut parfois t’écrire
Sans arrondir mes angles
Faire de faciles jeux de mots
Pour mieux dépoussiérer
D’ennuyeuses évidences
Pour la métaphore
Je coulerai une seule larme noire
Sur ta grande feuille blanche
En manque de couleurs
Si
Et seulement si
Tu prenais de temps en temps
La peine de te demander
Ce qu’impliquent tes inventions
Tes belles trouvailles
D’expressions allant
De ‘musique du monde’
Pour ne pas dire ´tiers monde’
À ´personne de couleur’ comme si
Toi t’en avais pas une
De couleur
Tu sais quoi d’autre rime avec couleur ?
Douleur
Pour la MetaForce
Faisons la fête
Ouvrons le bal
Mangeons chez Bernard
Les apparences colorées
Le style ethno-récupéré
Les musiques saccadées
À la sauce exotique
Sont toujours à la mode
Tout le monde est là
Au premier rang
Tout le monde applaudit
Debout
De préférence
Mais
Quand il faut porter les douleurs
Qui sont souvent cachées
Volontairement ou pas
Derrière chaque textile
Derrière chaque refrain
Derrière chaque culture
Déracinée
Chaque épice
Chaque invention scientifique
Sciemment détournée
De leur teinte d’origine
Quand il faut assumer et porter
Les douloureuses stigmates
Nées des siècles d’infantilisation
Et de déshumanisation
Quand il faut faire tout cela
Il n y a plus personne
Ni devant
Ni au balcon