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Nous écrivons
Pour rester vivants
Pour contrer le temps
S’il le faut
En touchant des gens
Plus que
Des pots-de-vin
Mais
Parfois
Nous
Taisons des réflexions
Nous
Tuons des sentiments
Nous
Les enterrons avant l’action
Et s’ils ressuscitent
Nous
Les épuisons à nouveau
Nous
Les piégeons
Nous
Les voulons
Les plus
Moux
Possible
Pour que nous
Ne fassions pas trop mal
Avec
Chaque plume
Aiguisée
Qui dissèque
Les crises de foi en l’humain
Déguisé
En bête humant nos têtes
Antennes
Des-cœurs-que-nous-sommes
Poreux
Malgré les corps
Qui les entourent
Qui les contiennent
Ces petits organes
Vitaux qui s’évanouissent tôt
Quand viennent ouragans et pluies
En pleine nuit ensoleillée
Ces petits hypertendus
Deviennent
Tellement
Peureux
Qu’ils s’endorment éveillés
Qu’ils n’arrivent
Même plus
À se battre seuls
Lorsqu’arrive leur tour
D’écrire
À ciel ouvert