Vous lisez
les mots me sont tombés des mains
lorsque j'ai réalisé
que j'écrivais pour rien
que mes cris sur papier
ne traverseraient jamais
la Méditerranée
que mes larmes noires
ne tacheraient aucune page blanche
d'une histoire globalisée
des récits
d'une âme
déplacée de force
des vécus
d'une racine humaine
brûlée sous l'écorce
du bois
de nos différences
des langues
parlées de part et d'autre
de nos barrières
politiques
des phrases populaires
en manque
du pouvoir économique
législatif
judiciaire
exécutif
peu importe
tant que ma parole
ne contribuera pas
à légiférer
judicieusement
ce qui exécute
un changement de mentalité
autant me taire
un peu
et
changer d'arme