Vous lisez
les rêves de mon frère
ne sont pas les miens
pourtant
je les aime
ceux de ma soeur
le sont encore moins
quand bien même
adorables
c'est pas pour ça
que l'on sème
autant
chaque jour
au fond d'un bois
l'espoir
de sortir
à notre tour
des soirs
pétris
de mensonges
et de phrases magiques
tombées des feuilles
presque mortes
sous les massages
cardiaques
des arbres
généalogiques
ou
gênés tout court
d'avoir entraîné
ces branches sciées
sous nos fessiers
à nous faire tomber
exprès
à nous faire aimer
de près
les mains
précipitées
une
après
l'autre
caresser
veiller
malgré
le vent
porté
par le vague
remettre sur pied
nos âmes
blessées
avant
chaque réveil
que m'avait confié mon frère
chaque réveil
que m'avait offert ma soeur
pour m'éloigner
si nécessaire
des cauchemars
d'une famille
éclatée
sous la surface
des racines
mal plantées