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A deux heures du pays qui m'a vu naître, moi, je n'ai que mes doutes pour certitudes.
On quitte l'Angola pour enfin percer l'espace aérien congolais.
La pression pèse sur mon oreille droite.
La douleur est supportable. C'est ce que je me répète durant les 45 dernières minutes de vol.
Atterrissage réussi.
L'aéroport de Ndjili m'a agréablement surpris. Malgré quelques complications administratives liées à la validité de nos cartes de vaccination, Gabriel et moi avons fini par nous en sortir, sans payer de backshish.
Bon, je dois avouer que le bras long de mon contact local a aidé. Un peu. Ou beaucoup. Je vérifierai plus tard.
Dans tous les cas, cela ne m'empêchera pas de prendre chaque information au sérieux.
Il paraît qu'il y a en ce moment une épidémie de fièvre jaune au Congo.
Je suppose que la croissante présence asiatique n'y est pour rien.
La route est fluide parce que c'est dimanche soir, m'explique Dominique, le chauffeur qui m'emmène retrouver mes parents. Au fil des kilomètres, le taux de contrastes au mètre carré augmente.
La pauvreté des uns côtoie la fumée des luxueux véhicules dans lesquels se réfugient les autres. Une minorité de privilégiés réfugiés sur des sièges climatisés. Un peu comme celui que j'occupe en ce moment.
Après avoir vu défiler à toute vitesse, derrière ma vitre teintée, un échantillon des affolantes inégalités de ce pays, j'arrive chez mes parents.
Retrouver ma mère me réchauffe le coeur.
Mon père est absent, pour le moment.
Le copieux diner d'accueil partagé entre mère, fils et petit fils me met dans de bonnes dispositions.
Je suis prêt à passer ma première nuit à Kinshasa.
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JOUR 01
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La musique de Fela Kuti me réveille.
"Johnny Just Drop" et je saute du lit. Affronter Kinshasa de jour ?
I am ready !