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en manque d'oxygène
les poètes se cachent pour mourir
loin des coureurs de jupons
raconteurs d'histoires
à dormir debout
la nuit couchée
ils signent des pactes
pour oublier le goût des mots
relus sur les jambes arquées
chevaucheuses d'égos
les poètes se cachent pour mourir
de fatigue
à conter fleurette aux oreilles sourdes
amoureuses du noir
celui-là même qui les protège
des reflets d'un miroir
d'une subjectivité assassine
les poètes se cachent pour mourir
seuls
à l'abris des gigantesques malentendus
poursuivis par l'aveugle
qu'est leur petite voix
quand elle les réveille chaque matin
en parlant de cette vie éternelle
qui anime les yeux ouverts