Vous lisez
j'ai laissé
à l'entrée de ton boudoir
mes chevaux et mes armées
mes campagnes en jachère,
l'élan des conquêtes et l'herbe coupée
sous mon pied de guerre
dans l'antichambre de ton bon vouloir
et tout empereur que je sois
je perds ce soir tout empire sur moi
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais...