Vous lisez
l'heure tardive sent l'écurie
derrière le pare-brise
en étoile le ciel s'est mis
tout de travers
pour que s'achève ma course martel
en tête dans une forge d'étincelles
et de pluie
casaques de nuit
toques sombres,
les arbres étaient de sortie
au grand galop entre marteau et enclume
et les tempes affolées par des eaux battantes
mêlant mon sang à leurs écumes
des chevaux ferrés
s'échappent d'entre mes brouillards
le front d'épuisement appuyé à la lune
j'attends que ces marées
se retirant me rendent
au moins une île d'espoir
mais quand la douleur s'ouvre en archipel
je reconnais ces coursiers
qui reviennent
boire
à ma santé
ou
à ma mémoire