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Ça fait longtemps que je ne danse plus dans les ngandas.
Je m'accroche à mon litre de Jupiler au comptoir,
J'écoute les uns, les autres me raconter leurs histoires,
Et je souris aux tantines éméchées qui sont là.
Quand la musique est bonne, je ferme les yeux,
Mes idées suivent la ligne de basse ;
Mais elles sont rattrapées par des tontons loquasses,
A l'amertume caractéristique des vieux.
La joie semble avoir déserté cet endroit,
Le pays est loin, et l'intégration n'est pas ce qu'on croit.
Seuls quelques mundélés se fient encore à nos sourires,
Venus s'encanailler ici pour une bière et pour rire.
C'est connu, nous autre, nous avons de l'humour,
Nous chérissons nos parents, le Christ et son amour,
Nous parlons fort et mangeons du piment,
Cela nous donne de la force pour être de bons amants.
Nous avons de nombreux enfants, et des familles unies,
Malgré la diaspora et nos chiennes de vie.
Tous ces clichés m'ont rendu malade, et c'est pourquoi
Ça fait longtemps que je ne danse plus dans les ngandas.