Vous lisez
Tais-toi tête insolente couche-toi corps turbulent
Le jour se lève sur le dos des corbeaux
La pluie est froide et nos mains tremblent
Nos yeux sont morts
Et les autres... de quoi parlent-ils
Toute la nuit en quête d'ivresse
Nous avons dit n'importe quoi
Les cordent craquent et les coeurs se brisent
Que cherchions-nous dans le silence
Au coin d'un feu qui ne brûlait pas
Qu'avions-nous vu dans nos verres vides
Pour que dans nos rires il y ait comme des larmes
Et qu'attendions-nous au bout de la nuit close
Il faut boire pour oublier l'ennui
Non... c'est autre chose
Il faut oublier
Quelle heure est-il... personne ne nous attend
Nous avons chanté les chants de nos vingt ans
Nous avons bu en parlant de la mort en riant de la vie
Nous avons vomi puis bu encore
Et dit nos incertitudes et nos faiblesses frôlaient le génie
Alors croire en Dieu à cinq heures du matin
En récitant Shakespeare debout sur une table
Croire aux hommes... ou ne rien croire
Et s'inventer des mots en se tordant les lèvres
Ce n'est même pas un mauvais rêve
Je ne crois ni en Dieu ni aux hommes
JE CROIS QU'IL EST DIFFICILE DE VIVRE
Avec ou sans paroles
Seul le sommeil me délivre
Plus tard...
Nous avons dit que plus tard tout irait mieux
On s'embrasserait sur la bouche on dormirait ensemble
On parlerait de nos errances comme des chemins de lumière dans la nuit
Plus tard...
Mais la bière ce soir et la bière demain
Et le vin et nos histoires invraisemblables
Et nos yeux fatigués
Et nos mains jointes sur nos verres vides
Peut-être prions-nous le jour de ne pas se lever
Mais les autres... de quoi parlent-ils
Je me suis trompé de corps cette bouche n'est pas ma bouche
Et ces mots que je dis ce ne sont plus des mots
On dirait des chevaux sauvages
Il y a sous mon front des grands oiseaux blanc
Qui s'envolent à l'aube et deviennent des nuages