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Alors que je passe mes journées à les voir,
Aucun n'essaie d'imaginer qui j'ai été.
Ils pensent être les seuls dans ce couloir,
A connaître les îles Seychelles en été.
Ils parlent de moi en disant le puant,
Sale clodo, pourriture, pauvre ivrogne,
Je ne me soucie plus ni de mes ongles,
Ni de mes cheveux ou de ma barbe non taillée.
Je m'en fous qu'ils aient jeté mes affaires,
Il n'y avait que poussière et souvenirs douloureux.
Mais j'aimerais une dernière fois reprendre mon souffle,
Alors que de coups de pied, jeté au sol, ils m'assaillent.
Je l'aime bien par la justesse de la narration, de la description qui ne laisse guère de marbre et nous rouvre les yeux sur les drames que vivent au quotidien ces pauvres gens, et ce, dans la plus grande indifférence voire le mépris et la haine.
Sans pour autant faire preuve de sadisme, j'aime particulièrement la fin, non pas parce qu'elle y dépeint une scène d'une violence inattendue qui s'ajoute à ce tableau sordide, poignant et révoltant, MAIS parce que ça me rappelle une très ancien style d'écriture qui consistait à terminer un texte ou un discours policé par une pique souvent incendiaire : IN CAUDA VENENUM, comme l'évoquaient les Romains antiques ; "c'est dans la queue que se trouve le venin", en référence aux scorpions.