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La machine s'était mise en route
Les listes étaient faites
Il n'y avait pas de doutes
Ils n'allaient pas connaître la défaite
Il fallait les exterminer jusqu'au dernier ces cafards
Et malheureusement ce n'était pas qu'un simple cauchemar
Machettes et gourdins en main
Chanvre et bière de banane dans les veines
Peu importe les moyens
La besogne devait être accomplie sans peine
Les messages de haines appelaient
Les bourreaux s'exécutaient
Et pendant que les cadavres s'amoncelaient
Le reste du monde regardait
Le chaos régnait
Les massacres se multipliaient
Le sang coulait dans les rivières
Pour remonter le Nil dont ils étaient, disaient-ils, originaires
Les crânes étaient fracassés
Les femmes éventrées
Comme pour s'assurer
Qu'ils ne puissent plus jamais se multiplier
Barbarie sans limite
Cruauté à l'extrême
L'histoire était déjà écrite
Dans le carcan de la haine
Qui laisse derrière elle un désert aride
Celui des êtres restés avec ce grand vide
Dont les plaies sont encore ouvertes
Et dont les années n'atténuent pas les pertes
Aujourd'hui, 17 ans après
Le devoir de mémoire est plus important que jamais
Alors on se souvient
De ce drame humain
Et tourné vers le futur
On panse les blessures
Il dénonce les sombres atrocités de ces ignobles partisans de la haine et de la violence.
L'histoire ne doit pas oublier ces rivières de sang qui ont buriné le Rwanda.
Le temps aura beau panser les blessures du passé, il n'estompera jamais ces profondes cicatrices qui ont déchiré des familles entières et ruiné bien des destins.
Comment expliquer qu'aucune nation,
Malgré les dénonciations de ces méfaits,
N'ait pu empêcher de telles abominations ?
L'Occident est longtemps resté muet.
De stupeur ou de complaisance ?
En tout cas, nous ne le saurons pas.
Cautionne-t-il l'humaine déchéance ?
Avant d'intervenir, il a traîné les pas.