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Sur les pentes de l'incertain
Que martèlent sanglotant mes pas d'errant
J'insinue mon regard avide de soleil
Sur les immondes boulevards de l'espace.
Boréal, tropical, oriental, c'est le même vent
Qui flâne ; vénal, infernal, portant en tous lieux
Rage, dépouilles, chiures et miasmes.
Je me lasse un peu plus chaque jour
Des fleurs du décor, des vices de l'envers
Je vais, je viens, je tangue à vue, sans but
Que veux-je ?
...Placenta.
Brûle, brûle dans mes entrailles l'ardent désir
Du Retour dans l'antre obscur du vagir primal
Lacrymale, c'est la rivière qui coule en dedans
Silencieuse, non-violente, désireuse d'amour simplement
Je vais au trop galop, je vais mes pas haletant
Partout où tout sépare, désert où tout se perd
Paradis où tout est vain Ici n'est jamais ma patrie
Je suis le Sisyphe des ailleurs inconnus
Partir encore, partir toujours, tel est mon rocher
Où vais-je ?
...Grisaille.
Le temps qui passe sauvage me ravage
Et moi encore ici à quêter les contours improbables
De mon moi mou mû par le vent
Du destin, de l'Ecrit, de la Chose, je ne sais...
Mon sang chauve n'est pas rouge,
glacial effroi comme l'inconnue
Inconnus : terre, mère et le reste
Souvenirs et avenir, nus, ténus, détenus
dans le vague imbécile de je ne sais où !
Le brouillard de la vie, coincé entre moi et moi
M'assène de sèches tendresses
et m'égare de tout, de toi, de moi.
Qui suis-je ?
...Amour.
j'appelle amour le champignon vénéneux
qui érode les racines des baobabs
j'appelle effroyable le Dieu-silence
qui somnole sur les lambeaux des suppliciés
j'appelle Homme , j'appelle Homme...
Rien de ce qui m'est familier
Horreur ? Damnation ?
Que sais-je ?
...Final.
Mon coeur en pâture volage
sur les vagues des bonheurs fugaces
ma foi chancelante éprise de visqueuse désespérance
dévorent ce qu'il me reste de feu , de mots , de souffle...
Qu'y puis-je ?
Issopha
Extrait du recueil "Errances ou de la Haine de Soi"(1997-2007)