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Je veux assumer mes échecs. Mais je ne veux pas assumer les horreurs de ce monde. Je ne suis en rien solidaire de la haine, de la violence, de la barbarie de tant d'hommes. Je veux vivre préservé. Et ce n'est pas une lâcheté, ce n'est pas une fuite. C'est une question de dignité. La laideur de la vie ne me concerne pas.
En fait, je n'ai rien à raconter. Je n'ai aucune mission à accomplir. Je laisse aux autres le soin de faire de grandes choses... enfin, de faire quelque chose. A partir du moment où j'échappe à leur nullité...
Il faut bien me comprendre. Je ne m'aime pas suffisamment pour mépriser les autres. Je veux, tout simplement, ne plus accepter ce qui avilit, amoindrit. Et c'est peut-être parce que très précisément, je ne m'aime pas suffisamment, que j'attends beaucoup trop des autres. Mon angoisse devant la vie provient avant tout d'une trop grande espérance.
D'une attente inassouvie. Je voudrais, parfois, m'envoler. Confondre mon besoin d'exister et ma peur de la mort.
Il faut absolument aimer et être aimé !
Je veux dire : échapper au mensonge et à la solitude.
Tout m'apparaît soudain comme une question de volupté. ne pas être seul, et savoir, malgré tout, que cette solitude est inévitable et qu'elle est notre liberté.