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Plus rien d'élégant n'émane de mes doigts, seul des traits furtifs s'étirent autour de ma gorge, mes cris se perdent entre le hurlement des bombes et le gémissement du mur des lamentations me perce les tympans.
Ma terre ne saigne plus, elle est faite de sang. Et moi, moi je n'en peux plus mais jamais mon genou ne touchera le sol. Si les larmes coulent, c'est pour arroser l'olivier, symbole d'éternité de mon pays. Je m'éteindrai quand l'index de ma main droite se sera levé pour la dernière fois.
Ne pensez pas que j'ai peur. Après toutes ces années, la frayeur a fini par disparaître. J'ai le coeur cloué sur le plancher, je ne quitterai jamais ma contrée pour observer l'horizon d'une autre. La colombe qui survolait mon pays autrefois s'est faite tirer dessus, le camp opposé ne veut pas de son sang, à vrai dire, il lui crache dessus. -Le sang de la Paix-
Aujourd'hui, les colonies on volé mon pays, massacré le peuple -Ma famille-, défiguré les ruelles, anéanti mes ambitions, ruiné ma vie, mais cela ne leur suffit pas, elles bombardent mes cimetières aussi, à croire que mes défunts ne sont pas assez morts.
Coupé du monde. Voilà ce que je suis -nous sommes- Un mur de neuf mètre, des frontières fermées, la mer. Aucune issue, une prison couverte non pas d'un plafond mais de raids aériens et d'hélicoptères qui nous tirent dessus à leur guise.
La guerre, c'est moche. Mais l'injustice, c'est pire.