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C'est à tes cotés que j'ai su devenir un homme, que j'ai pu me d'faire de toutes celles que l'on consomme, de ces corps perdus à la recherche dàun semblant de sollicitude, qui se donnent sans amour et sans conviction par peur de la solitude. J'ai ouvert mon regard lorsque tes yeux ont crever cette résignation qui me mène et qu'avec ta main du m'as porté au devant de la scène. J'ai pu alors sortir de cette pénombre et apporter de la lumière à mon écran noir, à toutes ses histoires qui me tiraient vers le bas et qui lentement nourrissaient mon désespoir. J'étais celui qu'on montre du doigt, un chien de guerre aux abois, à l'affût d'un coeur malade à saisir ou d'une âme en peine à séduire. Pourtant j'ai pu grâce à toi retrouver l'innocence et étouffer à jamais toute cette insolence, ce besoin de posséder la vie de celle que l'on méprise comme pour soulager cette large cicatrice qui nous traumatise, cette colère d'avoir été, à seize ans, jeté sur le trottoir et de voir sa candeur menée à l'abattoir. Une rage que l'on cultive en silence, que l'on réserve à celle qui aura la malchance, l'infortune de croiser ce besoin de revanche, cette nécessité viscérale de vengeance. Je voulais mettre l'amour à mort et laisser fuir cette humanité qui s'évapore. Et puis comme un enfant que l'on rassure tu as su soigner toutes ces morsures. J'ai alors compris que tous ces maux que l'on cache vous font vivre une existence sans attache, que sans nous en apercevoir de chasseur nous devenons fossoyeur, le butin d'une vie sans âme et dénuée de sens où votre raison biaisée prend toutes vos rencontres à contresens.Tu es ce refuge que l'on rejoint après une errance sans but, cet havre de paix que l'on savoure minute après minute. J'ai enfin perdu cette envie de me sentir méprisable et de me nourrir de toutes ces femmes qui offrent leur corps au diable, qui pour obtenir un peu de chaleur se donnent souvent dans la douleur. Ces esprits égarés à la gorge nouée qui étouffent leurs cris par peur d'avouer, de confesser ce mal être qui les plonge dans une impasse et qui les contraint à accepter les griffes du rapace, de cet homme qui prend sans jamais donner et qui dès le départ les avait condamnés. Je ne veux plus être cette bête immonde... je souhaite, à tes cotés, savourer chaque seconde.Tu portes en toi cette tendresse qui désarme et qui déroute, cette délicatesse qui te donne bien malgré toi des airs de Comtesse, un regard si bleu que le ciel, résigné, se voile de noir en guise de représailles. Tu as cette candeur sur le visage qui se couvre timidement de rouge lorsque le froid vient te pincer les joues, cette pâleur qui prête à tes yeux une profondeur qui met dehors les peurs et les doutes. Coûte que coûte tu habilles tes mots de cette sincérité qui chasse loin devant les incertitudes et l'obscurité. Tu sais mettre une touche de couleur sur la grisaille du matin et tes colère ne résistent jamais au lendemain. Quand tes caresses se posent timidement sur la naissance de ma virilité mon âme respire alors ce souffle de vie qui ouvre mon corps à ta sensibilité. Lorsque tu me reçois au fond de ta féminité ton regard se voile de cette ivresse que procure une première fois, je sais alors que plus rien, pour moi, ne sera comme avant...