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Je passe en revue toutes les masses de chairs
Sur mon passage, des bouches rouges me susurrent
Les désirs incandescents de leurs corps mal aimés
Je me dégage de leur nymphomanie qui me lasse,
Fends les foules
Pense qu'il est trop tard
Seules les vapeurs du jasmin persistent
Parmi ces âmes éteintes
Je sens mon coeur étouffé
« Qu'y a-t-il ? »
Elle est là...
Assurément belle.
Son épaule d'or déchire une étoffe de soie noire
Devine le sein que l'ombre tombée offre à ma vue
Ce soir, elle portait l'Afrique comme...
« Nos reines ? »
Oui.
Bannissant toute proximité du tissu à ses courbes
Insultant toutes ces femelles dénudées en tiédeur
La brise prend plaisir à me faire deviner sa silhouette
Elle me laisse m'avancer vers elle
Pour me confier les plaintes de son corps
Pose mes doigts autour de sa pomme
Eve m'offre son pouls
Ses lèvres fiévreuses parlent de sa nuque
Que je détends de mes doigts
A leur contact, ses cheveux se dénouent
« Et ? »
Je l'entraine dans les jardins obscurs
Où bougies ponctuent ses pas
Pour qu'elle me raconte ces paroles d'hommes indécentes
Cri aigu !
« ??? »
Les pavés retiennent son aiguille
Je la dégage de ses talons
Mais sur mon dos, elle a pris appui
A genoux, je pose mon front sur son ventre
De ses chevilles, je dégage la soie
Et remonte sa peau douce
Ses genoux serrés autorisent avec peine mon passage
Le moelleux de ses cuisses caressent mes mains
Et je devine la fraiche chaleur qui s'offre à ses draps chaque nuit
Mes lèvres se perdent dans les méandres de sa peau toujours couverte
De mon visage, explore ses courbes
La dentelle de ses dessous ne me résiste pas
Alors que je l'embrasse...
« Oui ? »
Le miel de ses lèvres me rappelle à la dure Loi de l'Amour :
« Quelle est-elle ? »
Elle en aime un autre mon Ami...
J'ai l'impression qu'il démarre en douceur avec la première strophe qui est poussive et peu relevée, mais progressivement le style s'étoffe, la magie s'opère pour finir en apothéose.