Vous lisez
Vous deux charmantes petites pakistanaises,
vous deux reines de proue des résistantes.
Vous avez lutté fièrement rejetant leur intolérance,
vous riant de leur mentalité,
faisant fi de leur pseudo droit de naissance.
Vous vouliez mettre en lumière cet esclavage moderne,
connu de beaucoup mais placé sous la loi du silence.
Vous saviez vos vies menacées,
votre courage doit être honoré.
Sciant chaque jour avec douleur les barreaux de culpabilité
qui depuis votre enfance par les anciennes traditions étaient élevés.
Tu es partie,
deux ans déjà,
nous restons là.
Tout ceux qui t'aiment sont fiers de toi.
Jamais, jamais, jamais nous le savons,
tu n'as failli, baissé les bras.
Jamais, jamais, jamais nous l'affirmons,
tu n'as fui, reculé d'un seul pas.
Jamais, jamais, jamais nous le crions,
ton nom ne s'oubliera. Sadia
Moi qui prônais l'amour sans faille a maintenant un coeur en berne.
Mais toi-même si tu refusais le chemin qu'il voulait t'imposer
malgré tout tu n'as jamais cessé de les aimer.
Quand à vous bras armé,
donneur d'ordre ou silencieux,
sachez bien que jusqu'au bout elle vous aimait
et connaissant sa grandeur d'âme
j'imagine que face à l'arme,
elle a dû encore prier pour toi.
Musadar que va donc pouvoir faire le ciel de toi ?
Tu peux bien te cacher derrière la Sharia,
l'honneur de ta famille eut été bien mieux servi
si tu avais emmené cet ange jusqu'à l'autel marier
l'homme qu'elle avait choisi,
l'homme qu'elle aimait.
Sadia, tu as réussi ton combat.
Ne pas choisir était ton choix.
Amour, liberté, famille ne devrait mutuellement s'exclure.
C'est pour la fête de Eid et pour le respect de ta famille que tu as accepté de les revoir.
Une voix sourde comme une rengaine me dicte que c'est bien là que le verdict est tombé.
Une semaine s'est encore écoulée avant que leur sentence ne soit exécutée.
Trois balles ont eu raison de toi,
mais toi fortes tu ne t'es autorisée à partir
que dans les bras de l'homme qui était fait pour toi.
Sadia, ton amour reste là,
Sadia ton amour reste là.
Sadia ton amour survivra.