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Titres en P

Panem et circenses
Pour tout et rien
Poisson Élément Terre
Planète bleue
Premier cri
Piquante piquant
Plasticine
Perpétuité
Petit mot
Plantation
Presqu’île
Perdu d’avance
Pyrotechnique
Plaisirs
Patriote
Partie décisive
Prenez soin de vos yeux
Parti pris
Programme adapté
Petite pointure
Petit robot et la voix de son maître
Performances
Puisque les étoiles crient
Procédures
Passionnel
Paysage de campagne électorale
Papa
Pacte Scellé
Pension de famille
Par hantise
Pompier
Profane
Porte-bonheur
Prétexte
Pavu Papri
Pattes d'éléphant
Préhistoire d'amour
Plus longtemps
Peindre, écrire, parler...
Pointe de l'aube
Pour l’invention
Plutôt toi que moi
Pieuvres intimes
Pluie mortelle
Panne
Photo de famille 01
Parlez-moi d'amour
Politique intérieure
Poussières d’étoiles filantes
Plaisir d’hiver
Proverbe 212
Perspectives
Partie de plaisir
Prière
Post meridiem
Pile ou face
Petit Vieux
Pays conquis
Parce qu'il tue
Prix du Pur-Sang
Premiers baisers
Poème pour Philomène
Point Mort
Pour rien
Palpable Reason
Pique comme une abeille
Paroisse
Premiers baisers
Palaces
Prédation
Peintures
Photos
Plus bons que les bombes
Pour chaque plaie
Plume mouillée va sécher
Pour d'infinis matins
Poivre de Cayenne
Parcours de santé
Place de l'Opéra
Possessif
Prophète
Plaie ouverte
Pourpre en cendrée
Papier de sable
Piétonnière
Plus belle que le ciel
Poétiques
Première pression
Papillons
Pique-nique
Poussin
Prêt
Peut-être...
Pression
Par jalousie
Papier tue-mouches
Putain d'éternité
Poussières
Pour un lent demain
Pupilles dilatées
Ptose
Pendant les longs échanges
Plus
Piège jaloux
Pour être roi
Pompéï
Palais de justice
Papa en soldat sur la cheminée
Préméditation
Possédé
Parole d'aveugle
Pour te plaire
Proverbe
Petit blues
Prête-moi ta plume
Papillon
Petit Château
Père très Sage !
Paradis
Paradoxe
Peut être...
Plonger !
Petite
Pêcheur d'éponges
Paternité
Pour ton anniversaire
Passages
Pleine peau
Projet à l'étude
Paix
Pelletées
Pot-pourri
Passe-partout
Proverbe
Pendant que tombent les feuilles
Putains d'époque
Parallèles
Première pluie
Prunelle de mes rêves
Poste restante
Phileas
Pente Côte
Printemps
Proverbe
Pudique
Phoenix
Poésie
Pour remplir les crânes
Porté disparu
Profanation intime
Passion
Psychologie des foules
Prométhée
Plus loin
Poussières
Penalty !
Pour le titre
Porteur
Poèmes
Place aux coureurs
Par effraction
Prise de conscience
Poètes à vingt ans
Prière d'amour
Pas encore
Pour y croire
Pourquoi ai-je la tête dans les étoiles?
Papillon
Plaisir ne dure
Pain
Plus fort
Prendre le temps
Parfois joie, parfois souffrance
Parfois
Papa Kabongo
Projet d'avenir
Parfum de pluie
Perfectionniste
Paysage divin
Paroles d'un révolté mourant
Pierres, libératrices de conscience
Parle
Présent
Pour une étoile
Possessifs
Polysémique
Passe-montagne
Peine perdue
Portrait de famille
Paternel espoir posthume
Porté disparu
Post mortem
Panthéon
Phénomènes
Prélude d'un retour pénible
Pour un empire
Pandora's box
Promesse
Prince of Persia
Paris Blues
Poème magistral...
Préhistorique
Plumes perdues
Plus loin
Palliatif
Par coeur
Poèmes d'ado : L'hiver
Première pierre
Pour ces beaux cieux
Propre
Projeter une clarté
Plaza
Prisonnier de mon désir
Pauvres Pécheurs
Poète
Pas plus
Pas de titre
Pomme d'amour
Percussion
Pachydermes
Parakou
Pastorale
Pour l'amour du risque
Plafond nuageux bas
Pas à Pas
Pénombre
Poétique dissolution
Petite annonce
Prison de verre
Planer
Porter
Propaganda
Plénitude
Périgée
Pin-Pon !!! Assassin !!!!
Paroles naturelles
Part...
Prophète
Patience
Plat du Jour
Pour Nal
Prendre l'air
Perceptie
Pied-de-poule
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Premiers baisers

Serge Noel,  le 05.11.2016


nids d'oiseaux perdus dans les amandiers
que n'ai-je d'amour plus souvent mendié
des songes absurdes naissent les rêveurs
et la nuit s'éteint quand il est cinq heures

ici tant d'étoiles se sont donné
rendez-vous pour boire au vin des baisers
les amants y ont cru abandonnés
dans le matin quand il faut se raser

ô nuits sans alcool que d'ivresses lentes
j'ai connues depuis l'âge de rêver
ô nuits où la vie comme un feu me tente
où mon corps est un jour enfin levé

dans le ciel bleui les nuages burent
le sang âcre des aubes apparues
ainsi fou d'ennui par les nuits qui durent
je cours en chantant au milieu des rues

et nous aurons eu tant d'aveux nouveaux
nous aurons aimé tant d'amis ailés
au fond des forêts le long des ruisseaux
dans les près brûlaient nos amours d'été

je ne me souviens plus de son prénom
il avait des yeux de braise et de temps
sa peau avait la couleur d'une nuit sans nom
j'aimais m'oublier dans ses mots absents

nous étions à l'âge des premiers frissons
la campagne était rouge et jaune d'or
je revois encore dans le frais cresson
son corps couché qui s'énonce et s'endort

il était métis et je me suis tu
quand il a quitté notre rive douce
le silence a tord à toi et à  tu
les rêves sont morts sous les nuées rousses

c'était à l'été des oiseaux qui dansent
mon premier amant de soie et d'espoir
mon premier amour de plomb d'encre dense
j'ai tant cru en toi sans oser y croire

quand je t'ai revu des années plus tard
nous n'avons pas même croisé nos regards
mais je me souviens de tes mains d'eau brune
et je me souviens de ton corps de lune

souvent j'ai cherché dans d'autres ivresses
sur d'autres figures les traits les caresses
les regards rougis de mon bel amant
prunelle sucrée faite de tendresse
bouche sombre où vient l'âme doucement

j'ai bu jusqu'aux heures blanches et livides
l'alcool du regret et les grands lits vides
ont fait de moi ce pauvre homme égaré
dans la nuit revient la chanson humide
des premiers baisers des corps au carré

de ma chair j'aurai extrait quelques vers
comme ces cailloux sortis de la terre
voilà  qu'on les taille voilà  qu'apparait
la lumière bleue diamantifère
dans quoi se mirer où se perdre après

les chemins ombreux et voilés des songes
après les serments qui semblaient mensonge
et nous aurons dit dans un phrasé noir
les mots qu'en soupir le jour qui s'allonge
change en flammèches dans l'anse du soir

et je nous revois dans la paille chaude
le bruit des feuillages au dehors qui rôde
je revois tremblant de désir et d'ambre
nos mains enlacées dans les suées hautes
sous le grand ciel qui nous servait de chambre

enfants et heureux nous aurions pu vivre
si la vie n'était cette putain ivre
cette vieille ordure toujours qui sépare
les amants liés comme dans les livres
et qui se déchirent sur le quai des gares

je porte dans moi depuis tout ce temps
le pur souvenir de notre rencontre
comme une migraine un vieux mal de dent
comme une heure glacée au cadran des montres
comme un homme seul toujours qui attend

nous qui marchions sur les traces du vent
amants comme mûres tôt cueillies les doigts
teints de rouge sang enfants beaux enfants
je sais depuis lors ce que je te dois
je le sais j'en rêve souvent si souvent

dans la nuit quand vient l'heure de sombrer
les yeux clos malgré l'aube nue je fouille
dans mes souvenirs à la fenêtre et
je nous vois frémir la main sur les couilles
le corps exultant le coeur effaré

c'est ainsi qu'est née l'intime légende
des garçons amants qui se sont perdus
dans la nuit quand vient l'heure de se pendre
aux étoiles pâles aux étoiles tendres
j'entre dans moi-même j'en ressors pour rendre
au premier amour de ma vie son dé

 

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