Vous lisez
Allez messieurs dames,
On ferme, cette fois c'est dit.
On ré-ouvre que samedi
On doit tout nettoyer, tout nickeler
Tout est trop encombré
On ferme, faut se reposer.
Allons madame, monsieur,
On ferme aussi lundi
On met tout ça en vacances
Et peut-être qu'on oubliera aussi le dimanche
Qu'on s'inventera des jours fériés
Pour éviter de trop s'ankiloser
Les organes, d'amouracher
Nos membranes, nos barrières
D'intimités qu'on a trop laissées
S'attendrir devant nos peurs de délaissés.
Allez messieurs dames,
On ferme avant la liquidation totale
Faut qu'on rénove et qu'on astique
Nos synapses qui ne sont pas élastiques
On ne sait pas encore trop par quelles techniques
Soit par l'enfumage aux herbes
ou le brûlage à l'alcool 100 degrés
Ce qui est sûr c'est qu'on va essayer
Ce n'est plus ça qui nous panique.
Allez, vous, là,
Qui vous présentez avec toute votre bonne volonté...
Qu'est-ce qui vous fascine
Devant l'ampleur de nos ruines ?
Vous le brocanteur ou le dénicheur de bonnes affaires...
On remballe notre stock avant de solder toute notre misère.
On a plus l'âge d'exhiber en vitrine
Toutes les aigreurs qui nous animent.
On préfère se refaire une belle façade,
Pour bientôt redevenir baisable.
Parfois, j'aimerais dire tout ça à mes pensées,
Que les expériences ont trop bazardés.
Je le savais qu'un coeur ne devait pas se brader
Au premier intéressé, aux premières crises de l'âge.
Souvent, faudrait que je me ménage
Aimer autant ce n'est pas sage.