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Un jour de juillet il roulait dans la campagne
Ivre de liberté comme un ancien du bagne
Le ciel était bleu, les nuages blancs immaculés
Le paysage champêtre à perte de vue défilait
La moisson avait été bonne, les blés abondants
Des rouleaux d’avoine sublimaient les champs
La route pentue, au loin, touchait le ciel
140, 150, 160... il roulait à tombeau ouvert
Il avait l'impression de pousser des ailes
Sur autoroute, il songea à sa défunte mère
A la joie qu'elle aurait eu de tenir son enfant
Sa femme Nyota allait accoucher incessamment
Nyota ! son étoile, son univers, son cadeau des cieux
Ils s'étaient rencontrés à l'Église Christ-Est-Dieu
Elle, chantait dans la chorale, lui, jouait à la guitare
Dix mois plus tard leur union fut bénie en fanfare
Nyota allait lui donner un garçon, David Benjamin...
Il voulait être près d'elle et lui tenir la main
A son arrivée, le souffle avait hélas quitté Nyota
Du dixième étage le saut de l'ange le tenta
Il se répétait sans cesse, prie le ciel, prie, prie...
Le ciel lui avait tout donné puis tout repris
Depuis il errait dans un univers en noir et blanc
Sans étoile, sans repère, sans boussole ni plan