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Le vent qui vient, finit toujours par s'en aller.
Je voudrais étreindre ce vent de solidarité;
L'empêcher de s'en aller, l'empêcher de s'éteindre.
Mais hélas ! il s'effrite peu à peu.
Même pour le drame haïtien, l'émotion a fini par s'amincir,
Tel le soupçon du feu fouetté.
Je ressens ces craintes bien légitimes d'une évaporation de cette solidarité.
Je sens cet éloignement si progressif et si réel.
Et cette imminence de l'oubli me fait déjà frémir de peur.
Oui j'ai peur que nos peines soient déjà oubliées !
J'ai peur que là-bas, le chaos devienne l'état normal des choses,
Que mon peuple se retrouve à nouveau seul, acculé aux bancs sales de son propre cimetière !
Car j'entends, là-bas, les frémissements de ceux qui déjà ingurgitent des calmants,
Autant de médiums de dépassement,
Autant de médiums d'encaissement.
Ils nous rappellent que seuls ils n'y arriveront pas !
Alors je crie fort à l'oreille de la nuit.
Mais seul le silence peut interpréter mes échos blessés.
Je crie : NE NOUS OUBLIEZ PAS !
Je vous promets que nous serons dignes.
Je vous promets que ça en vaut la peine.
Je vous promets que nous le méritons.
Car chaque peuple mérite le bonheur !
Donc notre peuple mérite le bonheur !
Car chaque peuple mérite le respect !
Donc notre peuple mérite le respect !
Car chaque peuple mérite la paix, une confiance en l'avenir.
Donc notre peuple mérite cette paix et cette confiance !
Aujourd'hui nous manquons de tout !
Aujourd'hui notre horizon s'est obscurci !
Aujourd'hui nous voulons revivre, reconstruire, réorienter nos rêves.
Alors continuer à parler de nous !
Continuer à nous évoquer, à nous écouter, à nous étudiez,…
Car c'est en nous étudiant que vous comprendrez qu'il est bien futile de nous recoloniser !
Continuez à nous mentionner, à nous soutenir, à nous encadrer,...
Mais de grâce, ne nous infantilisez pas !
Ne nous mettez pas sous tutelle !
Car nous ne l'accepterons pas !
Contre-productivité assurée !
Continuez à nous voir comme des « hommes »,
À nous traiter en peuple libre !
Mes rêves s'éteignent, mais ma voix se laisse aller:
NE NOUS OUBLIEZ PAS !