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les soleils d'après midi tournaient en cage dans l'arbre
où dos à dos l'on cueillait nos pommes de discorde
sous les larges ramures qui nous portaient ombrage
on savait depuis peu ce que les merles endurent d'avoir
mangé tant de cerises au temps où tous se prenaient
pour des grives et nos lèvres se calmaient à l'autre fruit
de la morte-saison, ce silence aigre-doux qui pendait
en trognon comme un écorché entre nous à l'une des
branches les plus basses de la raison, quand parler
ne voulait plus rien dire,
quand on a plus eu de mots pour nourrir
nos lendemains,
autant dire
rien