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Du plus profond de mon être,
Au plus loin dans ma chair,
Je t'imagine dans mon esprit
Je te vois grandir, sourire, vivre ;
Je pense être heureuse de t'avoir enfanté.
La main sur mon ventre, où ne naît que le désir,
Je t'ai senti bouger, ou alors l'ai-je rêvé ?
L'espace d'un instant, le temps d'une brise.
Je suis à nouveau vide, et je retourne au néant
De mon existence ; de toi, je n'aurai eu qu'un sentiment,
De moi, je n'attends plus rien à présent.
Mes idées s'embrument sur le quai de mon âme,
Et dans ma tête, je n'ai de place qu'aux tourments.
Car comme une rose, voilà déjà que je me fane,
Vieillie avant l'âge de n'avoir jamais été appelée Maman.
Mon corps ne m'inspire que le dégoût,
Et son inutilité est taouée sur ma peau.
Scarifiée à la douleur de n'avoir pu être mère,
Je retourne vers moi la lame du couteau.