Vous lisez
mes héros n'ont pas de place
au pays des bisounours,
les libres-penseurs
ne pensent plus
j'ai juré sur la vie
de ma terre
de déplacer
mon combat
d'aller affronter l'inertie
des autres politiques
une fois rentré
chez moi
derrière un téléphone portable
je parle stratégie à des mecs
qui ne connaissent que la rue
et ses trafics de survie
j'espère les convaincre de marcher
pour un vrai changement
démocratique
que le statu quo est inacceptable
qu'il est temps d'échanger les devoirs de l'état
contre les droits d'une nation
l'un d'eux me fait remarquer
mon accent de bisounours
mais j'insiste
nous devons faire entendre nos voix
devant les marches des institutions
à ce moment, il m'arrête sans ménagement
et me rappelle deux choses
un : toutes les serrures ont changé
au palais de justice,
on ne se plaint plus
deux : si tu es prêt à mourir
pour une révolution
qui ne s'encombre pas de mots,
tu ferais mieux d'arrêter de parler...
mais j'insiste à nouveau
je veux retourner me battre
aux pays de mes pères
en mémoire de nos héros !
c'est là qu'il m'a raccroché au nez...