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Pourquoi vous amusez-vous à négliger les terribles enjeux
D'un Congo que vous maintenez exprès au fond du gouffre ?
Pourquoi considérez-vous cette contrée comme une plaine de jeux ?
Comment vous acharnez-vous à écraser une population qui souffre ?
Les miens ont toutes les peines du monde à trouver à manger
Alors que vous vous complaisez dans le luxe et le gaspillage.
Face à la misère et aux maladies, ils sont en perpétuel danger,
Mais vous les réprimez durement lors de soulèvements et pillages.
J'en ai marre de me laisser endormir par la télévision
Qui manipule notre esprit avec de fallacieuses infos.
J'en ai assez de voir les médias nous tourner en dérision.
Ras-le bol de nos dirigeants qui prennent le peuple à défaut !
Nos soeurs sont meurtries au plus profond de leur chair
Par d'ignobles individus qui écorchent leur féminité.
Lâches, au lieu de sévir, les autorités préfèrent se taire.
À croire que le viol soit presque devenu une banalité !
Plutôt que d'agir en endossant leurs responsabilités,
Ils s'évertuent à tenter en vain de réduire au silence
Les citoyens qui luttent pour dénoncer ces atrocités.
Par son mutisme, la presse semble être de connivence.
Pourtant, par-delà la fragilité de leur condition,
C'est bel et bien grâce à la force de leur caractère
Que nos mamans émergent de chaque situation
Et s'érigent ainsi en solides piliers de nos terres.
C'est sur leurs épaules que repose l'éducation
De tous ces enfants qui assureront dès demain
Le quotidien et les destinées de notre nation.
L'avenir du pays est au creux de leurs mains.
Ce sont elles qui portent les prémisses de notre existence :
Durant neuf longs mois, elles assurent notre maturation
En nous nourrissant de leur chair jusqu'à notre naissance.
Comment oser leur infliger humiliations, sévices et mutilations ?
Il est temps de nous lever pour mettre fin à tous ces supplices
En criant haut et fort pour repousser le règne de la peur.
Il est temps de condamner ces tortionnaires et leurs complices
Pour rétablir la dignité de nos mères, de nos filles et de nos soeurs.