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Gloire au nombril...

Rocco Souffraulit,  le 17.12.2010


J'aime pas les enfants parce que ça prend trop de place
Dans le coffre et ce qui se passe, pour ranger les valises,
C’est qu'il faut prendre l'espace et virer la vieille Denise,
Qui cause le vide intellectuel pour confirmer sa devise,
Denise c'est la reine des gaufres moulées comme des essieux
De tracteurs, au goût de terre, à la couleur de pneus,
En les arrosant pour se cramponner, s'arracher les cheveux,
D'une liqueur de rancoeur pour se dire que c'est sa soeur.

Je n'aime que mon nombril, j'aime être tranquille,
J'aime faire la guerre, les parties de jambes en l'air,
J'ai le coeur en éponge trouée comme un gruyère
Rempli de vide insipide et d'une moelle molle.

J'aime pas la belle-mère qui crache l'ombre de Lucifer
Quand elle déboule des escaliers avec ses grands airs,
J'ai fait tant de prières pour la loger au cimetière
Que je me demande comment faire pour lui déplaire,
J'y peux rien si je claque les rétines aux mémères,
Elle m'aime bien, je sais pas ce que j'ai pu lui faire,
Avec son petit aspirateur, accoutrée en ménagère,
Mégère je te gère quand ton absence se fait prospère.

J'aime les automobiles, j'aime être sur mon île,
J'aime faire la guerre, les parties de jambes en l'air,
J'ai le coeur en éponge trouée comme un gruyère,
Rempli de vide insipide et d'une moelle molle.

J'aime pas le voisin qui braille sur son pauvre chien
Qui se laisse faire car il n'a pas le poil marin,
Il ne veut pas se laisser mariner, inondé par le chagrin,
À force de le voir faire, je me demande qui a besoin
D'aller pisser en laisse ou dormir dans une caisse,
Quand il ouvre sous mon nez sa tonne de courrier,
Il empeste la peste, abonné au Reader's digest,
Quand il me fait un geste avec sa lecture indigeste.

J'aime le Brésil et mes bottes en crocodile,
J'aime faire la guerre, les parties de jambes en l'air,
J'ai le coeur en éponge trouée comme un gruyère,
Rempli de vide insipide et d'une moelle molle.

J'ai jamais compris la vie, je ne comprends que la mort
Même si pour moi comprendre c'est un peu trop fort,
Je ne sais pas ce que ça fait d'être regardé, désiré,
Depuis le parquet de galets devant ma cheminée,
Pour m'allonger, regarder s'harmoniser le quartier,
J'attends juste le jour où nos amis les sourds
Entendrons ma voix comme un bruit qui court,
Pour dire que je mourrais par manque d'amour.

J'aime moisir en ville, je craque pour le deal,
J'aime faire la guerre, les parties de jambes en l'air,
J'ai le coeur en éponge trouée comme un gruyère,
Rempli de vide insipide et d'une moelle molle.

 

Commentaires

Monique Phoba, 17.12.10, 4:36:44
Mal d'amour et ritournelle d'un écorché vif... Lancinant...

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