Vous lisez
J'ai le corps ourlé d'usure et de colère
Et l'âme tremblante, mon père.
J'ai des péchés constellés comme des taches de misère
Sur le tissu que je ravaude.
Ma stature ploie sous les monceaux de ma détresse
Mon chagrin hurle jusqu'au-delà les frontières
Et rapiécée comme un vieux vêtement trop porté
Je me démantibule en chemin...
J'ai le corps ourlé d'usure et de misère
Je contracte ma peine, mon père
De n'avoir nul bras jamais où me blottir
Aucune main où me retenir
D'avoir passé vaillamment ces années
Et de me faire occire, mon père
Par ceux-là à qui je les ai consacrées
J'ai le corps ourlé d'usure et détresse