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tombées sous la poussée barbare
des rangs resserrés pour le carnage
de leur guerre d'indépendance
crocs de fauve et sabres recourbés
qui se croisent du midi éclatant
jusqu'au soir de la bataille
quand les tigres lents rayent l'émail
des marbres blancs
et prennent en signe de victoire
le temps de traîner la viande défaite
le long des salles d'or et d'ivoire
bien après la conquête
durant sa longue sieste
au trône sans gloire
la gencive nue
en vieille lionne
mâchonne tout le souvenir
qui lui en reste