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Parfois, quand on a aimé quelqu'un très fort,
On doute des sentiments qu'on a encore,
On les trouve fades et incolores,
On les trouve ternes et inodores.
On se pose, on hésite, et on stresse,
On pense que la période heureuse est révolue,
Que plus jamais on ne ressentira la même chose,
Maintenant qu'on pense qu'on ne l'aime plus.
Et puis l'idée de le perdre survient :
L'idée affreuse qu'on puisse ne plus l'entendre,
L'idée ignoble qu'on puisse ne plus le voir,
L'idée insoutenable qu'on doive vivre sans lui.
L'oppression alors commence,
Comment ai-je pu donc douter ?
On se met à douter de soi-même :
Mais qui alors représente quoi ?
Est-ce que ce ciel est bleu ?
Est-ce la couleur qu'il avait hier ?
Est-ce qu'hier était vraiment hier ?
Ou n'est-ce que l'instant qui vient de passer ?
On respire vite pour se rassurer
Que tout va bien, rien n'a changé :
Oui, on l'aime, on l'aime encore,
On l'aime même plus que ça encore.
Oui, oui, surtout ne plus douter,
Ne plus réfléchir, ne plus s'en faire.
Pourquoi remettre en cause ce qui a toujours marché ?
Oui, marcher vite, et sans se retourner.
Se retourner sur ses errances,
Se retourner sur ses absences,
Se détourner de ses coups de sang,
Se détourner de lui, vraiment...
Parfois, quand on a aimé quelqu'un très fort,
On doute des sentiments qu'on a encore.