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C'est l'acide vie d'Alice aux pays des délices,
Où son seul caprice est de fuir la police,
Furie de milice de l'état épaisse de malices,
Qui brandit la justice pour se faire sévices,
Oblitérer à petit feu la liberté de s'exprimer,
Alice préfère faire l'amour que de s'effacer,
Jouir d'être aimée, plutôt que d'être piétinée,
À grand coup de pavés, de viande faisandée.
C'est l'amertume qu'elle roule et qu'elle fume
Et les blessures qu'elle écrase au volant de sa voiture.
C'est l'acide vie d'Alice aux pays des délices,
Où son seul caprice est celui d'être actrice,
Avec pour scène, sa haine jusqu'aux berges de la seine,
Pour noyer ses chutes de peines dans les veines,
Ruisseaux serpentant la terre jusqu'aux estuaires,
Pour mourir dans la mer, finir dans les airs,
Perdre pied, chavirer le coeur dans les enfers,
Prendre un pied éphémère en mode missionnaire.
C'est l'acide vie d'Alice aux pays des délices,
Matrice avec pour motif donner vie à son fils,
Trouver motricité, dans les voiles frôlant son corps sage,
Pour épandre de leurs ailes ses rêves limpides,
Papillonne pour se dénuder plus que lucide,
A en devenir livide et les yeux pleins de liquide,
Étrangère à toute compassion, se faire succube,
Pour régner sur ce monde insalubre de phacochères.
C'est sa vie pourrie qu'elle fuie et qu'elle scie
Et les grumeaux qu'elle écrase au volant de sa Peugeot.
C'est l'acide vie d'Alice aux pays des délices,
Où finissent les oiseaux enfermés dans un hospice,
Faucons joueurs à l'approche d'une carcasse,
À la tignasse de gorgone, aux cheveux filasses,
Pour une caresse à la tombée de la nuit selon l'envie
Où dans la chaleur, d'un orage, en plein après-midi,
Alice aussi confuse, préfère se laisser aller ainsi,
plutôt que de se faire limer par les ordres du mépris.