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Sarments de vignes, serment d'ivrogne

Oligo,  le 12.10.2010


Revenant d'entre les vignes écorché par leurs sarments
l'esprit en terrain vague où lentement s'éventait l'ordure,
j'avais à la bouche un relent amer et certains de ces mots durs
qu'on adresse aux femmes qui nous causent torts et tourments

Croyant n'avoir affaire qu'à des poubelles
j'ai renversé sur le seuil la boîte de pandore
et tiré de ses cent ans de sommeil
ma belle au lit de bois dormant

Elle a répandu sur moi tous les maux de la terre
j'ai dû me dégriser à l'eau froide de sa colère
essuyer ma figure à un torchon d'injures
et mes pieds longuement au paillasson

Jurant que c'était ce soir mon dernier faux-pas
dans l'espoir qu'encore elle me pardonne
j'ai rangé sans tarder tout ce pandémonium
de paroles indignes dans de vieux cartons

pour la prochaine fois que je reviendrai des vignes
avec entre les lèvres un serment d'ivrogne

 

Commentaires

Chris Levo, 12.10.10, 15:47:49
Il ne faut pas forcément être un grand devin
Pour évaluer les désastres de l'abus du vin.
Ce beau poème en dresse un tableau divin.
Entre sobriété et ivresse il y a tout un ravin
Qu'allègrement certains enjambent en vain.
Plume, 12.10.10, 10:43:40
Epoustouflant...
Monique Phoba, 12.10.10, 2:04:33
J'en frissonne encore d'un plaisir de lecture... Magnifique écriture, à la fois allusive et symbolique, où se fait jour un esprit d'une finesse, d'une auto-dérision et d'une causticité infinies !

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